Forge à gaz

De retour de stage, après une semaine dans un atelier magnifique à utiliser une super forge, c'est la frustration, la désolation, la catastrophe ! Je ne peux pas utiliser ma petite forge à charbon mobile, car elle est installée dehors, sous un micro-abri de même pas deux m2... Avec la m***e (la misère, bien sûr) qui tombe du ciel en ce moment, l'enclume à température négative qui prend la rouille, la soufflerie qui fait sauter le disjoncteur, et les gouttes de pluie verglaçante ou de neige fondue qui parviennent toujours à trouver la trajectoire parfaite pour vous tomber pile-poil entre le cou et le col de la veste... Avouez que ce n'est ni très pratique ni très motivant !

Alors aux grands maux... vous connaissez la suite.

Il me fallait donc une forge à gaz, pour pouvoir l'installer à l'intérieur, dans un coin de la cave qui va devenir provisoirement mon premier atelier de forge.

On va en profiter pour faire une simplification dans le texte : FAG désignera désormais la forge à gaz, et ce sera FAC pour la forge à charbon... Bah oui, c'est un peu long à écrire, on n'a pas que ça à faire non plus, et en plus ça permettra de faire un clin d'oeil aux forums comme Forge.fr ou Metal Connexion qui m'ont fourni toutes les idées, principes et astuces pour construire cette FAG.

FAG-1 est née après quelques heures de travail un peu laborieux, mais c'est un beau gros bébé de 15 Kg à vide, qui ne demande qu'à grandir et à servir son maître le forgeron.

Bec fermé... Les parties avant et arrière de la FAG sont des portes montées sur charnières, ce qui sera très pratique pour installer l'isolation en fibres réfractaires dans le corps de la forge, pour la maintenance en cas de soucis, ou tout simplement pour travailler sur des pièces d'acier aux dimensions trop importantes pour pouvoir passer par la petite porte basculante à l'avant !

Et bec ouvert, avec le support réglable en place

Le support, orientable à 360°, et réglable en hauteur et en profondeur, sert à caler les pièces longues, ou dans le cas où il me viendrait l'idée saugrenue d'aller acheter des barres d'acier de coutellerie... Ce qui bien-sûr n'arrivera jamais, je ne tiens pas à encourir les foudres et le mépris du Maître ;-)

 

Mes soudures ne sont pas vraiment au top, heureusement que je ne construis pas de sous-marins ou de navettes spatiales ! Mais il y a quand-même de sacrés progrès depuis mes débuts... Et puis il ne s'agit pas de soudure à la forge, alors c'est bidon, n'en parlons même pas !

Le brûleur est ultra simple, un tube de 3/4 en acier galva, un Té en laiton, une vanne pour le réglage d'admission d'air, une réduction et un gicleur pour l'injection du propane... Comme pour le reste, je n'ai rien inventé, ce système n'est que la synthèse de tout ce qui a été expérimenté par les forumeurs précités, et qui ont généreusement partagé leurs découvertes !

A noter que la vanne sera, au besoin, remplacée par une petite turbine pour pulser l'air avec un débit plus important... On verra, pour l'instant ça a l'air d'aller très bien comme ça !

Le tube et le manchon sont là seulement pour les tests avant d'installer l'isolation... Sans leur présence, la combustion se produit très haut dans le tube de mélange, avec des flammes qui sortent par l'admission d'air, et là, ça fait flipper !!

Pour l'injection de gaz, rien de compliqué : un tube de 8 brasé dans un tube de 10, un gicleur de cuisinère, et roule ! Le tout est raccordé à la bouteille de propane par un manodétendeur à pression réglable, et le tour est joué...

Et voici le coin de cave qui va accueillir la forge et me servir d'atelier. C'est juste quelques mètres carrés, 5 ou 6 à tout casser, je me cogne un peu la tête dans les tuyaux du plafond, mais c'est déjà bien mieux que rien !

Voilà, reste plus qu'à finir la FAG, j'attends le colis des Cousins contenant la fibre réfractaire, les briques céramique et le mortier haute-température... A suivre !